
C’est un tournant pour l’avenir de la profession d’artisan boucher en Martinique. Face à la disparition vertigineuse des boucheries (380 en 2015, 120 aujourd’hui), due à la difficulté d’attirer les jeunes, face à l’absence de relève et de repreneurs potentiels, le Syndicat des Artisans Bouchers de la Martinique (SABM) souhaitait relancer la formation sur le territoire. « Parce que les jeunes qui partent se former en France ne reviennent pas au pays » soulignait le président du syndicat, Henri Basson (également président de l’AMIV). Il l’avait répété devant Jean-François Guihard, président de la Confédération Française de la Boucherie – Charcutier – Traiteur (CFBCT), venu soutenir l’initiative en janvier dernier.
Une convention partenariale tripartite
Grâce à l’implication du président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Martinique (CMAM), Henri Salomon, et de la cellule pédagogique du Centre de Formation d’Apprentis (CFA) de Rivière-Salée, grâce au soutien de Jean-François Guihard et de José Maurice, président de la Chambre d’Agriculture, la formation de CAP Boucherie artisanale sera bientôt opérationnelle en Martinique. Une convention cadre a été signée ce jeudi 31 juillet à la Chambre d’Agriculture (Chambagri) par les trois partenaires du dispositif : Henri Salomon (CMAM), Henri Basson (SABM et AMIV) et José Maurice (Chambagri) en présence des médias https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/education/lancement-dun-cap-boucherie-artisanale-en-2026-1045586.php https://rci.fm/martinique/infos/Education/Un-CAP-Boucherie-artisanale-bientot-lance-en-Martiniqu
Ouverture en septembre 2026 au CFA de Rivière-Salée

L’intitulé de la formation sera CAP boucherie artisanale. Car en Martinique, il n’y a pas de charcuterie et les artisans bouchers pratiquent rarement l’activité de traiteur. Le dispositif sera donc concentré sur le métier d’artisan boucher. Il s’agira d’une formation en alternance sur plusieurs mois. 16 jeunes, recrutés notamment par l’intermédiaire de la MILCEM (Mission locale du Centre). Les deux autres Missions locales du Sud et du Nord seront également sollicitées parce que « dans les communes, dans les petits quartiers, il manque des bouchers » a souligné Henri Basson.
La première promotion sera lancée en septembre 2026. Elle devrait compter 16 bénéficiaires. Le contenu pédagogique sera adapté aux besoins du secteur en Martinique, avec notamment des clés pour la reprise d’entreprises. Car la profession est vieillissante, avec une moyenne d’âge supérieure à 55 ans. Il faut absolument la rajeunir pour donner un nouveau souffle à l’activité boucherie artisanale en Martinique et éviter les fermetures définitives. Par ailleurs, la formation sera adaptée aux réalités d’aujourd’hui. Il s’agira donc aussi de favoriser l’interconnexion entre production locale, transformation artisanale et emploi durable.