C’est une conséquence de la crise sanitaire mondiale. La fermeture des restaurants privés et collectifs pendant le confinement a entraîné une forte baisse de la demande de viande. Ainsi, une dizaine de pays européens auraient en stock 500 000 tonnes de volailles. La Pologne à elle seule disposerait de 200 000 tonnes à moyen terme et la France de 50 000. Certes, la volaille est exclue de l’aide européenne au stockage privé. Mais le risque d’une concurrence massive et imminente est réel pour les productions locales de France et d’Outre-mer. L’inquiétude existe aussi pour les filières bovines et ovines qui, elles, ont accès à l’aide au stockage privé.
Dès le 22 avril, les interprofessions françaises Interbev (bétail et viandes) et ANVOL (volailles) alertaient la direction de l’Agriculture de la Commission européenne. Le danger : la distorsion de concurrence si ces stocks européens, dont les prix sont très bas, pénétraient les marchés français et Outre-mer. La réponse transmise par l’Europe, le 27 mai, n’est guère rassurante. « La mise en place de mesures de sauvegarde vis-à-vis des importations serait contraire aux respects des règles du commerce international ». La Commission renvoie les producteurs vers leurs Etats membres, évoquant la « force majeure ». Tout en précisant que toute intervention devra respecter les règles en la matière. Un message sous forme d’avertissement en somme !