Le Label RUP (Régions Ultrapériphériques) a été créé en 1999 par l’Union Européenne. Il s’agissait alors de mettre en valeur les productions agricoles fraîches ou transformées des régions ultrapériphériques de l’Europe dont font partie les Antilles-Guyane. Ces productions – dont fait partie l’élevage – respectent les normes sanitaires, sociales et environnementales imposées par l’Union Européenne sur son territoire. Mais elles souffrent d’un manque de visibilité sur les lieux de vente – outre-mer et dans l’hexagone – face à la concurrence des productions nationales et surtout des produits « exotiques » importés du monde entier dont les normes de fabrication sont bien moins rigoureuses.
Le label RUP est représenté par un logo apposé sur les emballages ou les supports de communication des produits d’origine RUP agréés. On les retrouve dans trois catégories :
– des produits locaux bruts (non transformés) issus de l’agriculture ou de la pêche ;
– des produits transformés localement qui contiennent en majorité une matière première issue de l’agriculture ou de la pêche locale ;
– des produits transformés localement avec un processus de transformation spécifique, qui contiennent au moins 50% d’ingrédients agricoles du territoire local.
Un label boudé aux Antilles-Guyane
Les cahiers des charges des produits labelisés sont définis localement pour chaque territoire avec des critères de qualité. Ils doivent tenir compte des caractéristiques des produits, des modes de production, des modes de conditionnement et de fabrication, du respect des normes applicables et des modalités d’étiquetage. Les candidats au label RUP peuvent être des producteurs individuels ou réunis en organisation professionnelle, des opérateurs de commerce qui conditionnent le produit avant sa commercialisation, des fabricants de produits transformés installés dans le RUP.
Il s’agit donc d’un signe de qualité et d’origine qui doit offrir une meilleure visibilité à ces produits sur leur territoire d’origine et sur le marché hexagonal. Le problème, c’est que peu de productions agricoles ultramarines sont exportées. C’est notamment le cas aux Antilles-Guyane, en particulier pour les produits de l’élevage.
Cela explique en grande partie pourquoi, depuis sa création, le Label RUP a été délaissé par les producteurs martiniquais. D’autant que la faible notoriété du label au niveau local ne leur aurait pas apporté de véritable avantage concurrentiel.
Le label RUP désormais éligible à la restauration collective
Pendant longtemps, la banane de Guadeloupe et de Martinique, véritable culture d’exportation, a été la seule à utiliser le label RUP pour se différencier sur les marchés français et européens. Pourtant, quelques années plus tard, les planteurs de banane ont préféré remplacer le symbole graphique RUP par le bleu blanc rouge du drapeau français.
En octobre 2018, la loi ÉGAlim 1 a introduit de nouvelles exigences de proportion d’approvisionnements de qualité dans les produits servis par les unités de restauration collective, en tant que mission de service public. Le label RUP a été intégré aux signes d’origine et de qualité concernés.
Ces mesures sont entrées en vigueur au 1er janvier 2022. Elles représentent une véritable opportunité pour nos productions agricoles et agroalimentaires. Donc pour les éleveurs martiniquais.
La création de ce nouveau marché d’intérêt a donné lieu à la rédaction de plusieurs cahiers des charges spécifiques aux divers produits répondant aux besoins de la restauration collective pour chaque territoire. Cela a contribué à lancer une nouvelle dynamique auprès des exploitants et groupements agricoles. Mais avec des résultats mitigés pour l’instant.