Les principaux acteurs de la filière Bovins viande se sont retrouvés le 16 juin à la Chambre d’Agriculture à l’invitation du COGEVI (Comité de gestion bovins viande de l’AMIV). L’objet de cette réunion était de dévoiler les nouveaux indicateurs de référence amont de la filière ainsi que leur mode de calcul. Ces données représentent les coûts de production des éleveurs. Elles servent de base à la fixation du prix de vente au premier acheteur. La loi EGAlim 2 stipule que ce coût de la matière première agricole est non négociable. Il s’agit de garantir la juste rémunération des exploitants.

Les réseaux de référence rattachés aux instituts techniques d’élevage reconnus et financés par l’Etat sont chargés de calculer ces indicateurs. Les principaux postes de calcul retenus sont ceux d’une exploitation standard Bovins viande. Pour les charges, il s’agit des engrais, de l’alimentation, du carburant et des frais vétérinaires. Les aides et le prix de vente actualisé sont également pris en compte.  Ce calcul est mis à jour tous les trimestres par le réseau de référence. Il permet aux coopératives de réajuster leur prix de vente tous les six mois.

Une évolution moyenne de 1,8% en 2022
Frédéric Marie, technicien à la CODEM et coordinateur des réseaux de référence Ruminants, a présenté les nouveaux indicateurs amont.  Entre 2021 et 2022, l’indicateur de référence est passé de 786 à 800, soit une hausse de 1,8%. La situation internationale tendue a fortement renchéri le prix des intrants et de l’énergie. Les engrais ont augmenté de près de 24%, le carburant de plus de 10%.
Le contexte local n’a pas été plus favorable. La sécheresse persistante a considérablement impacté les élevages bovins (voir interview vidéo). Le président du COGEVI, André Prosper, également président de la CODEM (Coopérative des éleveurs bovins de la Martinique), a pointé le déficit chronique de pluie depuis juillet 2021 qui a limité le pâturage et la disponibilité des fourrages. Résultat : plus de 6% de hausse pour ce poste alimentation. Cette sécheresse a également eu un effet dévastateur sur la santé des bêtes. 600 d’entre elles sont décédées ces derniers mois. Une demande de procédure de calamité agricole va d’ailleurs être déposée.

 

Un accord interprofessionnel bientôt signé
Ces nouveaux indicateurs vont être soumis à l’ensemble des intervenants de la filière Bovins viande. Notamment, aux distributeurs et aux artisans-bouchers qui sont les premiers acheteurs. L’ensemble des acteurs membres du COGEVI seront ensuite invités à signer un accord interprofessionnel. Ce dernier vise à valider la méthode d’évaluation des coûts de production de l’amont, méthode certifiée par les instituts techniques nationaux.