Rappel : la loi EGAlim 2 du 19 octobre 2021 a instauré la juste rémunération des agriculteurs. Elle exige une contractualisation de trois ans entre l’exploitant agricole et son premier acheteur. Et elle instaure une clause automatique de révision des prix à partir des coûts de production publiés régulièrement par les interprofessions.
Pour l’Outre-mer, le Réseau de référence DOM (RRE DOM) est chargé de la réactualisation trimestrielle du calcul de ces indices d’élevage. C’est à partir de ces indicateurs que les coopératives fixent tous les six mois les prix de vente qui seront imposés aux distributeurs et aux bouchers notamment.
Le fait majeur : Le RRE Bovins viande vient de publier les nouveaux indicateurs trimestriels réactualisés au 1er avril. Par rapport à 2021, les coûts de production ont progressé de 5%. Le poste le plus impacté par la conjoncture (sécheresse, crise sanitaire et guerre en Ukraine) est celui de l’approvisionnement des surfaces (qui inclut les intrants, engrais notamment). Il a enchéri de 85% entre la référence 2021 et le 1er avril 2022. Le poste alimentation des animaux a augmenté de 9%.
Retrouvez ci-dessous toutes les informations concernant le calcul actualisé de ces indicateurs de référence pour la filière Bovin viande.
Source : Réseau de référence DOM – IDELE Institut d’élevage
NAISSEUR ENGRAISSEUR SPÉCIALISÉ
Actualisation trimestrielle au 1er avril 2022
Système-type
Ce système d’élevage bovins-viande naisseur/engraisseur spécialisé repose sur l’engraissement des veaux issus de l’exploitation. Les vêlages sont étalés sur l’année. Le renouvellement du troupeau est assuré avec des génisses Brahman ou croisées, essentiellement par monte naturelle avec des taureaux de race bouchère. Les veaux sont élevés au pâturage avec leur mère jusqu’au sevrage, puis engraissés à l’herbe avec complémentation en concentrés.
L’alimentation du cheptel reproducteur s’effectue exclusivement à base d’herbe. Les parcelles sont constituées de savanes améliorées (bracharia, digitaria…) exploitées en pâturage tournant. Les animaux de boucherie sont commercialisés vers 18-20 mois à un poids carcasse d’environ 210 kg pour les mâles et 190 kg pour les femelles.
Cout de production et prix de revient sont calculés sur la base d’un modèle « Exploitation Standard » de ce type de système d’élevage, issus de l’analyse des suivis de fermes réalisés dans la durée et de base de données plus larges, complétées par des données économiques de conjoncture fournies par les partenaires (prix, niveaux d’aides…). Le niveau de fonctionnement et de résultats techniques de ce modèle est illustratif de ceux communément observées sur le terrain pour ce type de système d’élevage.

évolution unitaire des postes actualisés
Les postes de produits et de charges suivants ont été actualisés pour estimer l’évolution du cout de production et du coût de revient.

COUT DE PRODUCTION
Le coût de production d’un atelier est le résultat d’une approche « comptable » permettant d’intégrer :
- Les charges courantes (intrants, services,…) qui sont des dépenses ayant donné lieu à des flux monétaires.
- Les amortissements ou dépréciations du matériel, des bâtiments et des installations, qui correspondent à leur usure et obsolescence. Ces charges comptables se réfèrent au nécessaire renouvellement des immobilisations.
- Les charges dites supplétives visant à rémunérer les facteurs de production que l’exploitant met à la disposition de son entreprise : les terres en propriété, les capitaux propres, et le travail (non salarié) consacré par l’exploitant à l’atelier de production. Dans ce cadre, la main d’œuvre familiale est rémunérée à hauteur de 1,5 SMIC/UMO.


Un solde Produit Total – Cout de Production négatif indique une rémunération du travail inférieure à 1,5 SMIC/UMO.
Au 1er avril, cette rémunération du travail familial est de 0,49 SMIC/UMO, en dégradation de 16% en 3 mois et de 33% par rapport à la campagne 2021.
PRIX DE REVIENT
Le prix de revient d’un produit correspond au prix de vente qui, compte tenu des aides et des autres produits éventuels de l’atelier, permet de couvrir l’ensemble des charges engagées par l’éleveur et de rémunérer l’ensemble des facteurs de production. (terres en propriété, capital et main d’oeuvre familiale).
Le prix de revient mesure ainsi le prix de vente nécessaire du produit pour rémunérer la main-d’œuvre à un niveau déterminé, compte tenu du montant déjà couvert par ailleurs par les aides et les autres produits éventuels liés à l’atelier.Au 1er avril, ce prix de revient s’établit à 412 € / kgvv, en hausse de 7% en 3 mois et de 11,1% par rapport à la référence 2021.

En synthèse
